Récolte de graines

récolter les graines collecting seeds Saatgut ernten

Les 75 « familles graines » qui s’engagent avec arboRise ont commencé la récolte des graines de leurs arbres. A raison de 10’000 graines par famille, ce travail prend du temps ! Selon le type de semence, le transport peut même être lourd. Bien entendu, dès les graines livrées à notre équipe, le travail est rémunéré à sa juste valeur.

Après n’avoir eu affaire qu’à des hommes jusqu’ici, notre équipe collabore maintenant avec les cultivatrices, car ce sont elles qui traditionnellement sont chargées des récoltes.

A quoi sert le drone?

drone reforestation

Dans chaque village notre équipe explique aussi que notre drone servira à vérifier la croissance des arbres sur les terrains. En effet, pour garantir à nos donateur.trice.s la traçabilité de leur donation, arboRise s’engage à leur envoyer pendant cinq ans une image aérienne des terrains dont ils.elles ont financé le reboisement.

Il n’y a que cinq hélicoptères dans toute la Guinée et il est très rare qu’ils survolent cette région. Donc imaginez un drone: personne n’en n’a jamais entendu parler!  Il est donc important de présenter cet objet mystérieux. Et ce n’est qu’après avoir reçu l’accord officiel des autorités du village que nous en ferons usage.

« Cherchons familles graines »

Notre équipe est de retour sur le terrain pour finaliser la campagne de reboisement. On se rappelle qu’ils ont conclu des conventions avec 75 familles de cultivateurs locaux qui souhaitent restaurer 2 hectares de terrain en y semant une forêt. Maintenant il faut trouver les graines à semer !

Il s’agit donc de trouver 75 familles qui possèdent un des arbres semenciers issus de nos 40 espèces indigènes. Il faut bien-sûr vérifier que l’arbre est en bonne santé et qu’il est assez âgé pour produire des graines. Chaque « famille graines » récolte 5’000 graines de son arbre semencier. Les 750’000 graines des 75 « familles graines » seront semées sur les 150 hectares des 75 « familles terrain ». On obtient ainsi une densité de 5’000 graines par hectare.

C’est cette diversité qui fait la force d’arboRise:

  • en mobilisant de nombreuses familles, arboRise crée une émulation et encourage le partage d’expériences entre elles. Et il y a de la place pour pratiquement toutes les familles du village.
  • en récoltant des graines de nombreuses espèces forestières et de nombreux arbres semenciers différents, on augmente la biodiversité des essences et la diversité génétique. Ce sont deux principes-clés pour rendre la forêt plus résistante dans le contexte du changement climatique (voir cette présentation passionnante à l’occasion des 25 ans de Pro Silva).

Voici Monsieur Siaka Camara qui pose devant son arbre semencier:

Siaka Camara devant ses graines à semer / in front of his seeds to sow / vor seinen Baumsamen

L’approche d’arboRise valorise les arbres semenciers de ces familles. Puisque tout d’un coup ils rapportent de l’argent, on est moins tenté de les couper.

 

Journée de la biodiversité

forêt diversifiée

forêt diversifiée artenreicher Wald diversified forest

Samedi 22 mai c’est la Journée de la Biodiversité ! et chez arboRise on aime la forêt diversifiée

Mais au fait, pourquoi est-ce important ? C’est tout simple : la vie n’est possible que parce qu’elle est diverse.

D’une part il y a les interactions de base : chaque forme de vie est la nourriture ou l’hébergement pour un autre être vivant.

Et d’autre part il y a toutes les associations complémentaires qui se renforcent mutuellement. Un exemple: la culture des Trois Soeurs des Amérindiens. En plantant ensemble du maïs, des haricots et des courges, la méthode des trois sœurs permet d’augmenter le rendement de chaque culture, tout en améliorant le sol:

  • Les hautes tiges de maïs fournissent une structure sur laquelle les vignes de haricots peuvent grimper ;
  • les haricots fertilisent le maïs et la courge en fixant l’azote dans le sol ;
  • et la courge fait de l’ombre aux mauvaises herbes parmi les cultures avec ses larges feuilles.

Chaque plante bénéficie des services des deux autres. En économie on appelle cela des « économies de gamme », lorsque fabriquer deux produits différents revient moins cher que si leur fabrication est séparée. De nombreux exemples montrent qu’il est possible d’utiliser les « économies de gamme », en particulier en agriculture. Par exemple en plantant des noyers le long d’un champs d’orge, on augmente la productivité du champs car les racines des arbres font remonter l’eau du sous-sol et les branches protègent le sol de l’érosion. Et les noix produisent de l’huile et le bois de noyer est prisé en menuiserie. C’est de l’agroforesterie, une des solutions pour la transition écologique de notre agriculture.

Hélas, la plupart du temps, notre société préfère les « économies d’échelles » qui consistent à répartir des coûts fixes sur le plus possible d’unités du même produit. Malheureusement cette standardisation crée des monocultures fragiles, qui nécessitent ensuite des pesticides ou des herbicides.

Miser sur la biodiversité et les économies de gamme, c’est le principe adopté par arboRise: au lieu de chercher des économies d’échelle en se concentrant sur une ou deux espèces, élevées en pépinières, et planter des monocultures, nous préférons maximiser la diversité des espèces d’arbres pour favoriser les services éco-systémiques et obtenons ainsi les coûts de reforestation les plus bas.

Soutenir arboRise c’est planter une forêt diversifiée et donc aussi faire un geste pour la biodiversité, l’un des objectifs de développement durable des Nations Unies https://sdgs.un.org/goals/goal15

 

 

 

Satellites et reboisement, quel rapport?

images satellite Satellitenbilder satellite imagery

Nos coordinateurs sur le terrain sont forcés de faire une pause d’une semaine : d’une part ils sont un peu malades (pas le covid, ni Ebola, rassurez-vous !), d’autre part les festivités de fin du Ramadan absorbent toutes les énergies dans les villages et il est inutile de poursuivre nos efforts.

Profitons de cette petite pause pour répondre à cette question: Quel est le lien entre les images satellite et la déforestation ? On parle beaucoup de l’Espace ces jours-ci, mais est-ce vraiment utile d’envoyer des gens et des objets au-dessus de nos têtes ? La réponse est clairement oui pour les satellites Sentinel qui servent aux observations de l’environnement.

Deux exemples de recherches menées par le CIRAD (Centre International de Recherche Agronomique pour le Développement) grâce aux données (gratuites!) du satellite Sentinel 2 :

Cartographie de l’impact des feux de végétation en Afrique tropicale (article). Les images satellite (qui reflètent la réalité du terrain à 92% !) montrent que les feux de végétation ont provoqué l’incendie de 5 878 km2 du couvert végétal, soit 10,39 % du territoire national du Togo.  Les feux utilitaires représentent 22 % contre 78 % pour les feux incontrôlés.

Certaines régions sont plus touchées par les feux : « Au Togo, les feux utilitaires sont courants pour le nettoiement des champs, le pastoralisme et le renouvellement de la paille […] ils échappent souvent au contrôle humain, gagnent du terrain et deviennent des feux incontrôlés […] Sur le plan régional, la région de la Kara et la région des Savanes restent les plus exposées aux feux. Ceci pourrait s’expliquer par la sévérité de la saison sèche dans les régions septentrionales et aussi par la structure et la composition du paysage. »

Les images satellite permettent aussi d’identifier les types de végétation affectés : « les résultats révèlent que les savanes, les cultures et jachères sont les plus impactées […]. Les pourcentages élevés de ces formations brûlées s’expliquent par le fait qu’elles contiennent beaucoup d’herbacées. »

Impact des cultures de rente sur la forêt (article) : En Côte d’Ivoire, près des deux-tiers du couvert forestier ont disparu depuis 1990 (!) avec une perte importante de biodiversité. Grâce aux images satellite on peut évaluer les changements d’occupation et d’usage des terres, en particulier les dynamiques de déforestation et de dégradation forestière.

La comparaison entre les vues du ciel de 2016 et 2019 montrent que l’extension des cultures de rente (cacao-café, hévéa et palmier à huile), des cultures et jachères non différenciées ainsi que des infrastructures a conduit à un taux de déforestation de presque 5 % par an (!).

On peut observer que ce sont particulièrement les forêts protégées qui souffrent : « Pour éviter de se faire repérer à l’intérieur des forêts classées, les cacaoculteurs détruisent le moins possible la végétation existante pendant les premières années de la création d’une exploitation agricole. À mesure que les plantules se développent, les gros arbres sont progressivement dévitalisés sur pied par le feu pour répondre aux besoins croissants de lumière des jeunes cacaoyers. En l’espace de quelques années seulement, on assiste à la dégradation rapide des forêts denses initiales, rapidement converties en plantations pures de cacao. »

 

Ces enseignements sont aussi valables pour la Guinée dont les pratiques agricoles ressemblent à celles des pays voisins. Chez arboRise nous avons la ferme intention d’utiliser ces sources satellitaires gratuites pour mesurer l’impact de notre reforestation et voir reverdir la région de Linko sous nos yeux. Vous pourrez le constater avec nous : voici la vue par satellite de notre région d’action au 31 décembre 2020.

La tournée se poursuit

coordonnées GPS GPS Koordinaten GPS coordinates

Alors qu’en Suisse la pluie devrait prochainement laisser la place à l’été, en Guinée les toutes premières averses ont eu lieu, annonçant la saison des pluies. Et la tournée des villages se poursuit. Pour rappel : nos coordinateurs cherchent, dans 8 villages,  75 familles intéressées à reboiser un terrain de 2 hectares en 2021, puis 2 hectares supplémentaires 2022 et encore 2 en 2023. Alors, bien entendu, ça prend du temps !

signature convention terrain Unterschrift Vereinbarung signature of the agreement

Et il faut régler de multiples questions avant de signer la convention, car les propriétaires doivent s’engager à entretenir ces terrains reboisés pendant 3 ans : construction d’une haie-vive contre le bétail, et d’un pare-feu contre les brûlis (cet article explique les conséquences des feux de végétation): , puis désherbage autour des jeunes plants deux fois par année. Avec le soutien d’arboRise bien-sûr, c’est à cela que servent les dons : https://arborise.ch/faire-un-don/

Pour faciliter les photographies aériennes (qui serviront à vérifier chaque année que la forêt pousse bien), nos deux coordinateurs prennent ensuite les coordonnées GPS de chaque terrain.

Premier wébinaire de l’association

wébinaire Webinar webinar

Quel plaisir de rencontrer – virtuellement – nos membres aujourd’hui lors de notre premier wébinaire ! Suite à la présentation de la Guinée, le pays qui accueille nos activités de reboisement, nous avons découvert la région avec les yeux de notre vice-présidente, originaire de la région de Kérouané. Puis les rapports entre la population et la forêt ont été abordés, avant de clore la rencontre par un moment de questions-réponses.

Intéressé.e à recevoir le lien vers l’enregistrement du wébinaire? laissez-nous vos coordonnées à info@arborise.org !

Terrains à reboiser

potentiel de reforestation potential aufforestungspotenzial
Dans chacun des huit villages, la prochaine étape est maintenant de trouver 10 familles intéressées à revitaliser un terrain inexploité et non boisé de 6 hectares. Il s’agit de terrains non-cultivés ou non cultivables (trop éloignés, pentus, caillouteux, etc.). Dans ces régions chaque famille dispose de nombreuses terres inexploitées car le cycle des jachères peut s’étendre jusqu’à 25 ans : on cultive une parcelle pendant 5 ans puis on laisse se reposer le sol pendant 20 ans ♻️ Pour cette campagne de reforestation, nous sèmerons nos seedballs sur deux des six hectares (2 ha supplémentaires l’année prochaine, puis les derniers 2 ha en 2023), donc sur 160 hectares en tout. 🌱🌿🍃🎋🌴🌳
Ces visites sur les terrains sont aussi l’occasion de vérifier que les graines sont à la bonne maturité. Sur l’image on voit des graines de carapa procera (« kobi » en malinke), dont on tire la fameuses huile de touloucouna:
huile de touloucouna touloucouna oil touloucouna Öl
Pour plus d’infos sur nos espèces www.arborise.ch/liste-des-especes

Accueil positif des villages

signature convention de reboisement
Notre équipe se rend à Linko pour y rencontrer le sous-préfet et le maire pour signer la convention de reboisement (voir nos principes éthiques). Cette petite localité d’une centaine de cases est le chef-lieu d’une sous-préfecture de la taille de la moitié du Canton de Vaud ! Nos deux coordinateurs rencontrent les autorités pour présenter le projet. Comme toujours, tous se montrent très honorés que leur région ait été choisie par arboRise. Ils ressentent énormément la désertification et sont heureux de pouvoir planter des arbres pour y remédier. Après la signature de la convention qui engage Linko et arboRise, le maire propose que l’équipe s’entretiennent avec les chefs de villages alentour. L’accueil est également très positif dans les communautés de Woussoudou, Kissidou et Kogneni : la convention est signée par le conseil des sages, avant que Pema et Mamadou ne poursuivent leur route vers les prochains villages.

Présentations à Kérouané

audience chez le Préfet de Kérouané

Arrivés sans problème à Kérouané, nos deux superviseurs s’entretiennent d’abord avec le chef de la Section des Eaux et Forêts, Albert Haba (en treillis réglementaire), grâce auquel notre projet se réalise. Cette rencontre vise à assurer la bonne compréhension du projet par toutes les parties.

Ensuite, l’équipe est reçue en audience chez le Préfet de Kérouané qui valide notre approche et accorde son soutien officiel au projet, car la désertification progresse et il faut agir vite.

On peut alors immortaliser l’instant par une photo de groupe devant la Préfecture. Ces démarches formelles sont importantes et absolument indispensables pour garantir que toutes les parties prenantes parlent d’une seule voix lorsque le projet sera présenté dans les villages.