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Satellites et reboisement, quel rapport?

Nos coordinateurs sur le terrain sont forcés de faire une pause d’une semaine : d’une part ils sont un peu malades (pas le covid, ni Ebola, rassurez-vous !), d’autre part les festivités de fin du Ramadan absorbent toutes les énergies dans les villages et il est inutile de poursuivre nos efforts.

Profitons de cette petite pause pour répondre à cette question: Quel est le lien entre les images satellite et la déforestation ? On parle beaucoup de l’Espace ces jours-ci, mais est-ce vraiment utile d’envoyer des gens et des objets au-dessus de nos têtes ? La réponse est clairement oui pour les satellites Sentinel qui servent aux observations de l’environnement.

Deux exemples de recherches menées par le CIRAD (Centre International de Recherche Agronomique pour le Développement) grâce aux données (gratuites!) du satellite Sentinel 2 :

Cartographie de l’impact des feux de végétation en Afrique tropicale (article). Les images satellite (qui reflètent la réalité du terrain à 92% !) montrent que les feux de végétation ont provoqué l’incendie de 5 878 km2 du couvert végétal, soit 10,39 % du territoire national du Togo.  Les feux utilitaires représentent 22 % contre 78 % pour les feux incontrôlés.

Certaines régions sont plus touchées par les feux : « Au Togo, les feux utilitaires sont courants pour le nettoiement des champs, le pastoralisme et le renouvellement de la paille […] ils échappent souvent au contrôle humain, gagnent du terrain et deviennent des feux incontrôlés […] Sur le plan régional, la région de la Kara et la région des Savanes restent les plus exposées aux feux. Ceci pourrait s’expliquer par la sévérité de la saison sèche dans les régions septentrionales et aussi par la structure et la composition du paysage. »

Les images satellite permettent aussi d’identifier les types de végétation affectés : « les résultats révèlent que les savanes, les cultures et jachères sont les plus impactées […]. Les pourcentages élevés de ces formations brûlées s’expliquent par le fait qu’elles contiennent beaucoup d’herbacées. »

Impact des cultures de rente sur la forêt (article) : En Côte d’Ivoire, près des deux-tiers du couvert forestier ont disparu depuis 1990 (!) avec une perte importante de biodiversité. Grâce aux images satellite on peut évaluer les changements d’occupation et d’usage des terres, en particulier les dynamiques de déforestation et de dégradation forestière.

La comparaison entre les vues du ciel de 2016 et 2019 montrent que l’extension des cultures de rente (cacao-café, hévéa et palmier à huile), des cultures et jachères non différenciées ainsi que des infrastructures a conduit à un taux de déforestation de presque 5 % par an (!).

On peut observer que ce sont particulièrement les forêts protégées qui souffrent : « Pour éviter de se faire repérer à l’intérieur des forêts classées, les cacaoculteurs détruisent le moins possible la végétation existante pendant les premières années de la création d’une exploitation agricole. À mesure que les plantules se développent, les gros arbres sont progressivement dévitalisés sur pied par le feu pour répondre aux besoins croissants de lumière des jeunes cacaoyers. En l’espace de quelques années seulement, on assiste à la dégradation rapide des forêts denses initiales, rapidement converties en plantations pures de cacao. »

 

Ces enseignements sont aussi valables pour la Guinée dont les pratiques agricoles ressemblent à celles des pays voisins. Chez arboRise nous avons la ferme intention d’utiliser ces sources satellitaires gratuites pour mesurer l’impact de notre reforestation et voir reverdir la région de Linko sous nos yeux. Vous pourrez le constater avec nous : voici la vue par satellite de notre région d’action au 31 décembre 2020.

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